Logement en construction dans un ancien bidonville
Voici sept ans que le grand programme "Villes sans bidonvilles" a été lancé au Maroc. Sur le papier, les réalisations sont encourageantes: 240 000 familles auraient profité du programme, dont 180 000 ont été relogées, et 43 villes ont été déclarées "sans bidonvilles" sur les 85 villes cibles du programme.
Sur le terrain, on constate une autre réalité : des bidonvilles rasés et des habitants se retrouvant sans toit ; Des nouveaux logements construits pour recaser les bidonvillois dans des zones éloignées sans école, sans mosquée, sans transport pour se rendre au travail ; Un programme déclaré achevé alors que la zone construite ne comporte ni assainissement, ni eau courante, ni électricité...
Les abus se font de tout côté : certains, déjà pourvus d'un logement en dur, prétendent habiter le bidonville pour bénéficier d'un logement subventionné; des agents chargés du recensement des ménages éligibles se font graisser la patte ; au sein du bidonville, de véritables trafics se mettent en place, asséchant les économies si durement acquises de ces ménages en situation précaire. Et au sein des administrations chargées du programme, la désorganisation règne.
En parallèle de tout cela, l'exode rural continue d'alimenter les nouveaux bidonvilles... Car le rêve de la grande ville reste vivace dans les campagnes oubliées du développement.
Le rêve d'un Maroc sans bidonvilles n'est, malheureusement, pas pour demain.
Pour en savoir plus:
http://www.lematin.ma/content-article.php?id=160911
http://www.lesoir-echos.com/villes-sans-bidonvilles%E2%80%89-les-raisons-du-blocage/economie/27132/
http://www.leconomiste.com/article/885582-villes-sans-bidonvillesbrun-bilan-en-demi-teinte